samedi 25 juin 2011

L'ostalgie ne serait-elle qu'une vieille rengaine ?

Ce 'on n'était pas si malheureux qu'on le dit en RDA' qu'on entend de manière récurrente quand on laisse traîner un peu l'oreille coule un peu comme une rengaine des ex Länder de l'Est, et si un jour, vous vous rendez dans le musée de la DDR dont nous avons déjà parlé, vous trouverez très certainement de nombreux écrits allant dans le même sens... un carnet y est en effet ouvert, et chacun est libre d'y laisser ses impressions concernant cette époque et son quotidien d'aujourd'hui.

Au fil des pages, le public met en évidence les lacunes de l'Allemagne actuelle au regard de 'l'ancien régime de l'est'.

Il y a bien sûr à boire et à manger, mais la lecture de ces petits carnets est passionnante, et vous y retrouverez très souvent les mêmes thèmes : poids de l'incertitude, augmentation des inégalités, de la précarité, accentuation des individualismes...




Connaissant l'esprit civique allemand (que nous avons déjà longuement dépeint), je ne peux m'empêcher d'imaginer le désarroi qu'un ossie ressentirait en France... mais il y trouverait tout de même un point de satisfaction, concernant une réelle faiblesse d'outre-Rhin : les mesures visant à lutter contre les difficultés d'emploi non pas des jeunes (...), mais des femmes.



C'est un trait assez allemand : longtemps, la place de la femme a été 'à la maison', à s'occuper des poupons... la longue période d'études (dont nous avons également parlé sur le site) n'aide évidemment pas à concilier à la fois vie professionnelle et vie privée. Il faut donc choisir : être mère ou être active (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le taux de natalité de l'Allemagne est parmi les plus faibles du monde)...

Les structures en place n'arrangent rien à tout cela : rien n'est traditionnellement fait pour 'soulager' les éventuelles mamans rebelles qui souhaiteraient tout de même concilier ces deux vies.

Si vous discutez un peu de la France et de solidarité avec des allemands, ils vous sortiront presque toujours le même exemple, qui leur fait tant défaut : notre système de garderie ainsi que nos structures d'assistantes maternelles.

A tel point qu'à l'approche de nos frontières, certaines mamans allemandes n'hésitent pas à aller faire garder leurs enfants par quelque nounou alsacienne, ou inscrire leur protégé de l'autre côté du Rhin, dans une garderie ou même une maternelle bilingue.


Si cela a pu valoir à bien des mamans de nombreux griefs (ou reproches tacites), leur faisant sentir à quel point elles sont indignes d'être mères, la situation tant à évoluer petit à petit depuis la chute du mur, surtout depuis que les Länder de l'Est, traditionnellement 'lapins' dans l'âme, ont fini par avoir des taux de natalité aussi ridicules que leurs homologues de l'ouest...

Ainsi, et ce n'est pas si vieux, des mesures sociales phares ont été appliquées depuis 2007, allouant aux femmes davantage de facilités telles qu'aménagement de temps de travail, augmentation des indemnités de maternités, augmentation des temps de maternité et de paternité (un couple qui vient d'avoir un enfant disposent ainsi de 3 ans de congés à se répartir comme ils le souhaitent!), mais aussi… création de crèches et de garderies !

Si cela nous semble 'couler de source', ces établissements n'existaient jusque là que très peu à l'ouest, voire même pas du tout et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le guide Hachette y fait mention en parlant de l'esprit civique particulièrement sensible de Berlin avant 1989...

Exactement ce que 'réclamaient' bon nombre d'ossies : l'ostalgie n'est pas qu'une histoire de vieille rengaine !...


(Pour plus de détails concernant ces mesures, voici ci-dessous un extrait du portail Wikipedia de l'Allemagne).


Le taux de natalité de l'Allemagne est l’un des plus faibles du monde (8,25 pour mille) et son accroissement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les 11 Länder de l'Ouest. Jusqu'au début des années 1990, les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élevé qu'à l'Ouest, mais la natalité de l'Est est aujourd'hui aussi faible que celle de l'Ouest. Une des raisons de cette faible fécondité réside dans la difficulté pour les femmes de concilier vie familiale et vie professionnelle. D'habitude, les mères restaient à la maison et n'avaient pas recours à une aide extérieure. Durant longtemps, la RFA a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait l'époque nazie ou communiste de la RDA. La coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Ursula von der Leyen qui bouleverse la politique familiale. En 2007 un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an, touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[22]. La ministre a décidé la construction de 500 000 places de crèches d'ici à 2013 pour les enfants de 1 à 3 ans. Aujourd'hui, seuls 5 % à 9 % des besoins des Länder de l'Ouest sont couverts. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives.
Actuellement, la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif. Mais on peut constater des disparités de situation. Le solde migratoire est négatif à l'Est. Le taux de chômage y est très élevé. Les Ossis migrent vers l'Ouest à la recherche de meilleures conditions de vie.
Pour résoudre le problème du financement des retraites, les assemblées allemandes ont choisi d'élever l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029[23].
L’Allemagne accueille plus de 7,3 millions d’étrangers, parmi lesquels les Turcs forment la plus importante minorité avec 2 millions de ressortissants[24], devant les Italiens, les Polonais, les Russes et les Grecs.

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