Le soleil s'est déjà levé depuis une bonne heure à cette latitude. L'ange de la colonne de la victoire resplendit, tandis que nous descendons l'avenue du 17 juin, déserte. Nous roulons au beau milieu, un vrai luxe...
Quelques lapins sautillent encore sur les bords du Tiergarten avant que le règne des hommes ne revienne... devant le Reichstag et la Chancellerie, une valse de petits jets, ballet de lumière et d'ombres en dégradés d'arcs en ciel, tandis que les drapeaux restent endormis.
Ces lieux phares ont un tout autre visage au réveil, et nous ne regrettons pas de nous être levés si tôt : dernier petit caprice avant de 'passer à l'est'.
Nous bifurquons le long des quais, et rejoignons la porte de Brandebourg.
La Pariser Platz est quasi déserte : une jeune fille est assise sur le bord du trottoir, tête lourde, menton contre le sternum. La nuit a été longue et bien arrosée... ses camarades prennent encore quelques poses, et ce joyeux petit groupe s'en va : il est l'heure d'aller se coucher...
6 heures.
L'heure d'un très bref répit pour l'une des places les plus visitées d'Europe, avant une nouvelle journée d'assaut.
Un peu en retrait, postés devant les ambassades, seuls quelques plantons, assistent au passage d'une drôle d'embarcation, en route vers le levant.
La Route vers l'Est débute ici.
Unter den Linden remue paisiblement son café, en pantoufles... quelques chauffeurs de taxi en grillent une, adossés à leur carrosse en attendant la reprise des activités. Les volets de quelques kiosques se relèvent, accouchant parfois de petits frigos multicolores.
Pergame se refait peau neuve, tandis qu'Engel et Marx s'encouragent mutuellement pour une nouvelle journée à poser... Le genou de Marx, à force de recevoir des enfants pour la photo, en est d'ailleurs tout poli.
Nous passons l'Alexanderplatz... il est 11:30 à Phnom Penh.
Nous longeons la ligne de tramway jusqu'au Jannowitzbrücke, puis prenons à droite.
Rien que pour nous, la voici enfin, sans rangées de bus ni foules pressées : l'East Side Gallery...
Honecker et Brejnev s'y embrassent toujours... des champions de l'apnée.
Nous remontons sur la gauche, la Warschauerstrasse, un des rarissimes endroits de Berlin où il y a un tout petit peu de pente... pfiou, dur dur... un peu trop dur d'ailleurs... une roue nous a effectivement lâchés, après à peine une heure de voyage : bravo...
Nous retirons du pneu un bon centimètre de verre : encore une victime de l'alcool sur la route... tous des pochtrons à l'est... ça promet.
Dernière étape avant de quitter Berlin : la Karl Marx Allee, avenue mégalo de cent bons mètres de large sur laquelle il fait assez drôle de se promener à vélo... jadis nommée la Staline Allee, nous imaginons très bien les charmants défilés de chars et de fanfares du bon vieux temps de la DDR devant ces 'palais du peuples' flamboyants... quelques frises en bronze ou mosaïque nous plongent d'ailleurs très facilement dans l'ambiance...
Nous tournons le dos à l'Alexanderplatz, rejoignons la Place des Nations Unies, et quittons pour de bon Berlin, sur la Landsberger Allee...
Les bâtiments perdent peu à peu de leur superbe, les immeubles cubiques se multiplient, identiques par leur forme, puis par leur couleur, quelques centres commerciaux, des garages... encore quelques feux...
… et voilà, Berlin, c'est fini, je crois bien qu'on y retournera un jour...
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