Rouler en tandem attire toujours l'attention, et très souvent la sympathie... nous y reviendrons plus longuement au cours de ce voyage. Ainsi, lorsque nous croisons des gens, nous entendons très souvent des exclamations de la part de petits et grands, dont certaines sont parfois très drôles de spontanéité...
La palme à ce jour reste décernée à un bambin de 8/10 ans du côté de Clamecy, qui en nous voyant s'est aussitôt exclamé 'Wouahhh !! Maman, maman, regardes : un vélo à deux roues !!'
Si un jour ce bambin se reconnaît, qu'il se fasse connaître, un gros paquet de carambars l'attend depuis à la maison...
Il avait bien vu que quelque chose d'inhabituel se cachait là, et le nombre de roues a dû lui sembler insuffisant pour une telle embarcation... une intuition de génie !
Car en effet, tout le nerf de la guerre se trouve là : comment faire pour ne garder que 2 roues sur un vélo pour 2 personnes...
Pour ceux que cela ne choqueraient pas outre mesure, voici quelques petites considérations techniques utiles : pour un vélo 'normal', les roues 'portent' le gugusse et la machine, et la surface en contact avec le sol n'est généralement pour chaque roue guère plus grande qu'un timbre poste... bien sûr, tout dépend de la pression des pneus : très gonflés, cette surface est encore plus petite, mais attention en cas de freinage (dérapage assuré), et sous gonflés, c'est le pincement assuré...
On considère donc habituellement qu'un bon gonflage de roue pour un VTT (section 2,0 par exemple) se situe autour de 2 à 3 bars (les pneus de voiture sont habituellement autour de 2,2 bars).
Que se passe-t-il pour un tandem ?
Le nombre de roues reste le même, mais le poids est quasiment le double ! Du coup, soit la surface du pneu au sol double (donc les frottements... donc les efforts à fournir, et surtout le risque de pincement...), soit... on double la pression !
Et c'est exactement ce qu'il faut faire (pression préconisée de 5 à 6 bars)... à condition d'avoir des pneus adéquats !
Tous les pneus ne tiennent pas une telle pression : la pression maximale est en générale indiquée sur le flanc du pneu. Si vous n'y prenez pas garde... au mieux, vous aurez une jolie hernie (vous ferez du chameau...), au pire... vous devinez la suite.
Mais cela ne s'arrête bien sûr pas là...
Car avant d'arriver aux pneus, les efforts passent par le cercle de jante (double paroi, renforcée), ainsi que par les rayons (au nombre de 36, au lieu de 32 habituels), et enfin le moyeu, également renforcé, avec un axe de 10mm... et c'est effectivement très souvent le talon d'Achille du tandem : il n'est pas rare que le moyeu arrière ne cède...
Aussi, pour les futurs expéditeurs en tandem à 2 roues, nous préconisons de bien veiller à partir avec des jantes double paroi à 36 rayons (à moins d'aimer changer les rayons régulièrement), montées en pneus SCHWALBE MARATHON (oui, c'est allemand...), une référence en la matière, qui tient 6,5 bars sans problème, roulants, la gomme ne s'use pas trop vite, et en plus, ils ont un cerceau réfléchissant sur le flanc, un plus sécurité qui n'enlève rien à toutes leurs qualités.
En enfin et surtout : ne pas hésiter à mettre le prix dans les moyeux, au moins celui de l'arrière, tout d'abord pour éviter de prendre un méga gadin (c'est toujours rigolo à raconter, mais sur le coup, ça fait toujours drôle), et ensuite, parce que tout simplement vous serez sûrs que vous serez amenés à les changer régulièrement... mieux vaut acheter 50% plus cher une bonne fois pour toutes plutôt que d'essayer d'économiser et de devoir le changer 4 fois plus souvent... après, c'est vous qui voyez...
… y'en a qui ont essayé... vous connaissez la suite...
Ils ne sont jamais arrivés à Pau...
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