samedi 6 juin 2015

De l'intégration des minorités...


Si l’on estime à environ un tiers de la population du pays la composante russe, celle-ci ne se répartit toutefois pas de manière homogène dans tout le pays. Importée en masse lors des périodes déjà évoquées de russification des pays baltes, la main d’œuvre russe s’est avant tout concentrée sur les zones industrielles… tant et si bien que le Nord-Est du pays compte à lui seul la grande majorité de la population russophone, où par endroits, elle devient même majoritaire.
On estimerait par ailleurs à 20% de la population du pays la part d'apatrides.
Là aussi, il s’agit en grande partie de populations venues de l’ex URSS durant la seconde moitié du XXème siècle, dont la nationalité n’a jamais été régularisée depuis l’indépendance. Leur langue maternelle est le russe, et la majorité ne maîtrise pas l’estonien.
Pour éviter qu’une poudrière ne finisse par gagner le pays et par conduire à une guerre civile (notamment dans les régions de l’Est), une politique d’intégration a pourtant été déployée dès la fin des années quatre-vingt-dix.
Ainsi, la possibilité a par exemple été donnée de réaliser un parcours scolaire ainsi qu’un cursus universitaire au sein même du pays sans pour autant maîtriser l’estonien, les cours étant dispensés en langue russe. De même, journaux, chaînes de télévision ainsi que radios russes ont-elles toute liberté de diffusion.
Enfin, un Ministère de l’Intégration a été créé, visant à harmoniser la société, en réduisant notamment le nombre des apatrides. Ainsi, depuis 1999, les enfants de moins de quinze ans nés en Estonie après 1992 de parents apatrides peuvent obtenir la citoyenneté sur simple demande des parents (Anastasia l'a manqué de peu...).
De même, la possibilité de se présenter aux élections municipales a été offerte à tous les étrangers munis d’un permis de séjour permanent.
Bref : l’Estonie, et de loin comparativement à ses deux consœurs, semble bien avoir conscience des enjeux de l’intégration et  les moyens d’y parvenir semblent également avoir été planifiés.
 
Pourtant, à travers les kilomètres parcourus depuis Kunda, la réalité semble nous indiquer que rien n’est encore gagné… et nous nous demandons quelle pourrait bien être la situation dans d’autres pays (Lettonie en tête des pays baltes, mais également au-delà) où tant de précautions n’ont pour autant pas été prises.

 
Quels effets pourraient alors avoir une aggravation de la crise occidentale ?
 


 

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