Chose amusante : si l’on demandait quel est le plus
grand lac d’Amérique du Sud, un grand nombre de la population européenne
parviendrait à retrouver le célèbre lac ‘Titicaca’, à cheval entre Bolivie et
Pérou. Toutefois, si l’on demandait quel était le plus grand lac d’Europe,
alors il serait fort à parier que là, le nombre de réponses s’effondrerait tout
à fait… sûrement certains proposeraient-ils le Lac Léman, ou encore le Lac de
Constance, mais ils seraient loin du compte.
Le Lac Ladoga, non loin de Saint Pétersbourg est à peu près
trente fois plus grand que ces deux derniers. C’est le plus grand d’Europe (le
Lac Baïkal, en Sibérie, ne fait déjà plus partie de l’Europe). Mais les russes
font tout en grand aussi… alors si l’on ne comptait pas les grands lacs russes
(on ignore donc aussi le lac Onega) et qu’on se contentait des lacs sur le sol
Européen hors Russie, alors il faudrait parler du lac suédois, le Lac Vänern, à
peu près dix fois le Lac Léman, mais là aussi, peu de chance que ce nom n’évoque
quoi que ce soit.
Entre l’Estonie et la Russie se trouverait toutefois le
second lac de par sa superficie, mais pour le coup, gageons que son nom aurait
davantage de chances d’être retenu, puisqu’il s’agit du Lac Peipsi.
Ce lac, de par ses dimensions (environ 130km de long sur
50km au plus large), constitue une frontière naturelle efficace entre les deux
pays. Ainsi ne reste-il guère plus qu’une cinquantaine de kilomètres de
frontière au sud et autant au Nord à gérer.
Au sud, forêt et marécages, zone jadis interdite d’accès
dédiée aux manœuvres militaires.
Au nord, le fleuve Narva, qui rejoint le Lac Peipsi à la
Baltique, qui constitue ainsi la frontière naturelle entre Estonie et Russie.
Sur la cinquantaine de kilomètres de frontière au Nord, un
seul pont donc, relie les deux pays.
Cela simplifie grandement le contrôle de passage de
frontière.
L’effet entonnoir du flux de circulation est palpable dès Jõhvi.
Au-delà ne reste en effet plus qu’un seul axe : la nationale 1, au bout de
laquelle se trouve pour nous la porte de la Russie.
Narva.
Poids lourds, remorques de bois, bennes de construction,
tracteurs, véhicules militaires, ambulances (militaires et civiles), bus de
tourisme long cours ou bus de transport (qui collecte les voyageurs disséminés
le long de ces improbables arrêts), 4x4 poussiéreux, citernes, estafette de
gendarmes, tous ont rejoint le flux de véhicules et se concentrent sur le même
axe où l’on n’avance au final guère plus qu’à cinquante kilomètres à l’heure.
Même le corbillard n’a pas été oublié dans cette joyeuse
collection.
2 scooters improbables.
2 scooters improbables.
Et, bizarrerie absolue, un tandem…
(… en plus, avec une remorque).
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