mercredi 13 mai 2015

Interface pied/pédale

(ce post technique fait suite au précédent post technique 'interface derrière / selle', d'une rubrique en 3 volets intitulée 'interface homme machine')
 
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Avant de descendre le long de la jambe pour retrouver le pied, restons quelques instants au niveau de la selle pour évoquer l'importance de sa bonne position.
 
Et d'ailleurs, avant même de parler de 'bonne position', il serait peut-être bon de préciser au préalable (si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant), que les vélos ont des tailles, et que les hauteurs de cadre pré-dimensionnent considérablement ces réglages de 'bonne position'. Cette hauteur est en grande partie déterminée par la hauteur de votre entre-jambe qui déterminera laquelle de ces tailles vous correspond (les tailles n'étant pas toujours identiques d'une marque à l'autre... n'hésitez pas à vous faire conseiller en boutique spécialisée !).
 
Ceci étant à présent dit, revenons à la selle. Celle-ci doit être réglée en hauteur et en profondeur (recul de selle, ou position avant-arrière). Le premier réglage consiste à avoir la jambe tendue lorsque, assis sur la selle, le talon de la jambe en question est posé sur la pédale lorsque celle-ci est au plus bas. Pour éviter que le corps n'ait à trop s'adapter en cas de démontage fréquent de la selle, vous pouvez toujours repérer cette position par un petit trait sur le tube de selle pour la retrouver en toute occasion. Car trop haute, les quadri souffrent, trop basse, les ischios morflent... sans parler bien sûr de la courbe de la colonne.
 
Le second réglage (avant-arrière) permet justement de trouver la bonne position par rapport aux manivelles (ou si l'on préfère, à l'axe de la pédale), en fonction de la longueur du fémur, en trouvant également le bon compromis avec la position relative du cintre du guidon pour avoir les bras ni trop tendus, ni 'ramassés'... pour ces réglages, des études posturales sont effectuées dans la plupart des boutiques spécialisées (ou alors ce n'en sont pas...), qui seront de très bon conseil.
 
 
Une fois la selle positionnée, nous pouvons descendre vers le pied.
 
 
Il y a alors plusieurs écoles, classées ici par ordre de rendement : l'école du pied libre (simple pédale), l'école du pied serré mais pas trop (cale-pied avec ou sans lanière) et l'école du pied tenu (pédale automatique, pour laquelle une cale solidaire d'une chaussure spécifique est 'clipsée' dans la pédale).
 
Tout est alors une question de choix entre rendement et confort. Pour ceux qui souhaitent un très bon rendement, la question ne se pose pas : la pédale automatique a la primauté. Mais cela signifie des chaussures avec cales, qui ne peuvent pas toujours servir pour la marche... la réflexion sera donc à faire : cette amélioration du rendement justifie-t-elle de rajouter une paire de chaussures pour marcher dans les bagages ? Une solution intermédiaire : opter pour une chaussure VTT avec cale 'rentrée'.
 
Autre inconvénient de la pédale automatique (et c'est particulièrement vrai en tandem), c'est le temps qu'il faut pour déclipser avant de se retrouver par terre : il peut en effet arriver en tandem à avoir à déclipser sans que vous ne l'ayez choisi, et il faudra être prêt ! Si vous ne vous sentez pas sûrs, autant se contenter de cales pieds.
 
Pour ceux qui toutefois opteraient pour les pédales auto, ne faites pas comme Reiner : ne changez ni vos pédales, ni vos chaussures (ni même les cales) juste avant de partir ! Vous auriez de grandes chances de finir comme lui, genou en vrac coincé quelque part à attendre que la tendinite (qui ne disparaît pas comme ça...) veuille bien vous laisser tranquille... quand on part un mois, on ne peut pas se permettre d'attendre dix jours. Rodez donc le tout bien avant de partir, en procédant aux derniers réglages plusieurs semaines avant de partir.
 
Pour rappel, le réglage 'avant-arrière' de la cale doit permettre de passer par une ligne verticale (fil à plomb) par l'axe de votre rotule, l'axe du gros orteil et l'axe de votre pédale lorsque la manivelle est placée à l'horizontale... l'orientation angulaire de la cale doit quant à elle permettre à votre pied d'avoir une position la plus 'naturelle' possible.
 
Ce n'est pas clair ? Voici une vidéo (certes un peu vieillie) qui a le mérite de bien illustrer tout ceci.
 
 
L'important à retenir : Même tenue, l'axe de votre jambe ne doit jamais être contraint !
 
Surtout si l'on souhaite pédaler plusieurs heures par jours, plusieurs jours par semaines, plusieurs semaines par mois, etc... tiens, on l'a déjà dit ?
 
 
Une fois déterminée la bonne position de la cale, repérez-la également, soit en marquant avec un tourne vis son contour sur la chaussure, soit en passant un coup de bombe de peinture pour retrouver la position lors d'un futur changement de cales.
 
Si vous avez le pied 'tordu', n'hésitez pas à démonter la semelle de vos chaussures pour usiner la pièce sur laquelle vient se visser la cale, et permettre ainsi une liberté angulaire supérieure à celle permise autrement (voir illustration ci-dessous), toujours dans le but de ne pas contraindre l'axe pied/cheville/genou/bassin.
 
Pour gagner encore en souplesse, il est également possible de prendre une pointure de plus pour vos chaussures...
 
 
Bien sûr, il reste toujours la bonne vieille solution des cale-pieds : moins performante en terme de rendement, elle permet toutefois de pédaler avec des chaussures plates sans trop contraindre le pied.
 
 
 
A ceux qui souhaiteraient la solution 'pied libre', voici enfin quelques remarques propres au tandem : il est très très très rare d'avoir deux personnes qui pédalent avec un rythme identique en toutes circonstances.
 
Puisqu'en tandem, on n'a pas le choix (pour rappel, les deux pédaliers sont reliés par une chaîne et sont donc parfaitement synchronisés), le meilleur moyen pour 'ne pas perdre les pédales' (dans tous les sens du terme) reste encore de garder les pieds dans des cale-pieds : si l'un ou l'autre pédale trop vite, le pied suit, et cela évite de se retrouver avec un retour de manivelle derrière le mollet...
 
Autre avantage : tenir en selle !... en effet, la longueur d'un tandem est (c'est un pléonasme) supérieure à celle d'un vélo normal. L'une des conséquences fâcheuses est qu'un basculement de poids sur l'une ou l'autre des roues en cas de choc (nid de poule, trou, dos d'âne...) pour amortir le coup n'est plus possible : la personne à l'arrière n'aura malheureusement pas d'autre possibilité que de se prendre le choc de... 'pleine selle' : si son compagnon de devant n'a pas eu le temps (ou le tact) de la prévenir, elle risque alors de faire un petit saut. Sans cale-pied, il vaut mieux espérer qu'elle retombe bien sur la selle... sinon... il vaut encore mieux avoir des cale-pieds. CQFD.
 
Heureusement, le phénomène est connu des concepteurs et souvent, un petit amortisseur très absorbant (assez rigide pour absorber de gros chocs) est placé au niveau de la selle du passager arrière... et finalement, nous voilà revenus à la selle, la boucle est bouclée.
 
 
 
Prochain et dernier post interface homme/machine: l'interface main/guidon.
 

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