(ce post technique fait suite au précédent post technique 'interface derrière / selle', d'une rubrique en 3 volets intitulée 'interface homme machine')
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Avant de descendre le long de la jambe pour retrouver le
pied, restons quelques instants au niveau de la selle pour évoquer l'importance
de sa bonne position.
Et d'ailleurs, avant même de parler de 'bonne position', il
serait peut-être bon de préciser au préalable (si cela va sans dire, cela va
encore mieux en le disant), que les vélos ont des tailles, et que les hauteurs
de cadre pré-dimensionnent considérablement ces réglages de 'bonne position'.
Cette hauteur est en grande partie déterminée par la hauteur de votre
entre-jambe qui déterminera laquelle de ces tailles vous correspond (les
tailles n'étant pas toujours identiques d'une marque à l'autre... n'hésitez pas
à vous faire conseiller en boutique spécialisée !).
Ceci étant à présent dit, revenons à la selle. Celle-ci doit
être réglée en hauteur et en profondeur (recul de selle, ou position
avant-arrière). Le premier réglage consiste à avoir la jambe tendue lorsque,
assis sur la selle, le talon de la jambe en question est posé sur la pédale
lorsque celle-ci est au plus bas. Pour éviter que le corps n'ait à trop
s'adapter en cas de démontage fréquent de la selle, vous pouvez toujours
repérer cette position par un petit trait sur le tube de selle pour la
retrouver en toute occasion. Car trop haute, les quadri souffrent, trop basse,
les ischios morflent... sans parler bien sûr de la courbe de la colonne.
Le second réglage (avant-arrière) permet justement de trouver
la bonne position par rapport aux manivelles (ou si l'on préfère, à l'axe de la
pédale), en fonction de la longueur du fémur, en trouvant également le bon
compromis avec la position relative du cintre du guidon pour avoir les bras ni
trop tendus, ni 'ramassés'... pour ces réglages, des études posturales sont
effectuées dans la plupart des boutiques spécialisées (ou alors ce n'en sont
pas...), qui seront de très bon conseil.
Une fois la selle positionnée, nous pouvons descendre vers le
pied.
Il y a alors plusieurs écoles, classées ici par ordre de
rendement : l'école du pied libre (simple pédale), l'école du pied serré
mais pas trop (cale-pied avec ou sans lanière) et l'école du pied tenu (pédale
automatique, pour laquelle une cale solidaire d'une chaussure spécifique est
'clipsée' dans la pédale).
Tout est alors une question de choix entre rendement et
confort. Pour ceux qui souhaitent un très bon rendement, la question ne se pose
pas : la pédale automatique a la primauté. Mais cela signifie des
chaussures avec cales, qui ne peuvent pas toujours servir pour la marche... la
réflexion sera donc à faire : cette amélioration du rendement
justifie-t-elle de rajouter une paire de chaussures pour marcher dans les
bagages ? Une solution intermédiaire : opter pour une chaussure VTT
avec cale 'rentrée'.
Autre inconvénient de la pédale automatique (et c'est
particulièrement vrai en tandem), c'est le temps qu'il faut pour déclipser
avant de se retrouver par terre : il peut en effet arriver en tandem à
avoir à déclipser sans que vous ne l'ayez choisi, et il faudra être prêt !
Si vous ne vous sentez pas sûrs, autant se contenter de cales pieds.
Pour ceux qui toutefois opteraient pour les pédales auto, ne
faites pas comme Reiner : ne changez ni vos pédales, ni vos chaussures (ni
même les cales) juste avant de partir ! Vous auriez de grandes chances de
finir comme lui, genou en vrac coincé quelque part à attendre que la tendinite
(qui ne disparaît pas comme ça...) veuille bien vous laisser tranquille...
quand on part un mois, on ne peut pas se permettre d'attendre dix jours. Rodez
donc le tout bien avant de partir, en procédant aux derniers réglages plusieurs
semaines avant de partir.
Pour rappel, le réglage 'avant-arrière' de la cale doit
permettre de passer par une ligne verticale (fil à plomb) par l'axe de votre
rotule, l'axe du gros orteil et l'axe de votre pédale lorsque la manivelle est
placée à l'horizontale... l'orientation angulaire de la cale doit quant à elle
permettre à votre pied d'avoir une position la plus 'naturelle' possible.
Ce n'est pas clair ? Voici une vidéo (certes un peu
vieillie) qui a le mérite de bien illustrer tout ceci.
L'important à retenir : Même tenue, l'axe de votre
jambe ne doit jamais être contraint !
Surtout si l'on souhaite pédaler plusieurs heures par jours,
plusieurs jours par semaines, plusieurs semaines par mois, etc... tiens, on l'a
déjà dit ?
Une fois déterminée la bonne position de la cale, repérez-la
également, soit en marquant avec un tourne vis son contour sur la chaussure,
soit en passant un coup de bombe de peinture pour retrouver la position lors
d'un futur changement de cales.
Si vous avez le pied 'tordu', n'hésitez pas à démonter la
semelle de vos chaussures pour usiner la pièce sur laquelle vient se visser la
cale, et permettre ainsi une liberté angulaire supérieure à celle permise
autrement (voir illustration ci-dessous), toujours dans le but de ne pas
contraindre l'axe pied/cheville/genou/bassin.
Pour gagner encore en souplesse, il est également possible de
prendre une pointure de plus pour vos chaussures...
Bien sûr, il reste toujours la bonne vieille solution des
cale-pieds : moins performante en terme de rendement, elle permet
toutefois de pédaler avec des chaussures plates sans trop contraindre le pied.
A ceux qui souhaiteraient la solution 'pied libre', voici
enfin quelques remarques propres au tandem : il est très très très
rare d'avoir deux personnes qui pédalent avec un rythme identique en toutes
circonstances.
Puisqu'en tandem, on n'a pas le choix (pour rappel, les deux
pédaliers sont reliés par une chaîne et sont donc parfaitement synchronisés),
le meilleur moyen pour 'ne pas perdre les pédales' (dans tous les sens du
terme) reste encore de garder les pieds dans des cale-pieds : si l'un ou
l'autre pédale trop vite, le pied suit, et cela évite de se retrouver avec un
retour de manivelle derrière le mollet...
Autre avantage : tenir en selle !... en effet, la
longueur d'un tandem est (c'est un pléonasme) supérieure à celle d'un vélo
normal. L'une des conséquences fâcheuses est qu'un basculement de poids sur
l'une ou l'autre des roues en cas de choc (nid de poule, trou, dos d'âne...)
pour amortir le coup n'est plus possible : la personne à l'arrière n'aura
malheureusement pas d'autre possibilité que de se prendre le choc de... 'pleine
selle' : si son compagnon de devant n'a pas eu le temps (ou le tact) de la
prévenir, elle risque alors de faire un petit saut. Sans cale-pied, il vaut
mieux espérer qu'elle retombe bien sur la selle... sinon... il vaut encore
mieux avoir des cale-pieds. CQFD.
Heureusement, le phénomène est connu des concepteurs et
souvent, un petit amortisseur très absorbant (assez rigide pour absorber de
gros chocs) est placé au niveau de la selle du passager arrière... et
finalement, nous voilà revenus à la selle, la boucle est bouclée.
Prochain et dernier post interface homme/machine:
l'interface main/guidon.
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