lundi 3 décembre 2012

... et du réconfort

 
Il pleut, et nous avons posé la tente au bord d'un lac.
Un lac gris, dont les eaux frémissent sous la pluie, dans un murmure de gomme. Un de ces bruits qui effacent tout. Les sons, les formes... l'espace, le temps.
 
Et qui vous laisse alors seul.
Seul avec vos questions.
 
 
Des questions qui s'agglutinent, où le doute se fait pressant... et où le découragement pointe même par moments son nez.
 

 
 
Perdus dans nos pensées, là, à l'abri d'un pin et regardant le gris des eaux du lac, voici que nous entendons quelques chose gratter derrière nous.
 
C'est un chaton. Il doit avoir quelques semaines tout juste. Encore pataud sur ses pattes, il nous guette depuis là-bas, tout en bas, balançant sa petite tête, pattes à présent posées sur un de nos grands pieds.
 
Il n'est pas sauvage.

Le petit se laisse caresser, tend la tête, le dessous de son menton et ronronne sans plus tarder. 

Accroupis et penchés par dessus ce petit bonheur, nous tournons le dos aux eaux du lac.
 
 
Il n'est pas seul : son ronronnement a dû enhardir le second, et voici qu'entre en scène un autre petit chaton... suivi bientôt de sa mère et du troisième, qui semble bien peureux.
 
… et cela ronronne et cela ronronne... et se bouscule pour encore plus de caresses... voilà qu'ils se chamaillent, se roulent en boules, se grimpent les uns sur les autres... la mère, sur la réserve, finit même par se laisser caresser à son tour, profitant que la nouvelle génération se bagarre en s'enroulant les uns sur les autres.
 
Petit moment d'émerveillement......


 
Jugeant qu'il doit être bien triste de rester dehors par un si mauvais temps, voici qu'une femme apparaît à son tour et vient à notre rencontre. Nous ne comprenons rien à ce qu'elle dit. A ces grands gestes, nous comprenons toutefois qu'elle nous invite à la suivre. Nous refusons trop mollement pour éteindre son enthousiasme, et nous voici bientôt attablés bien au chaud dans une sorte de bungalow : devant nous, de la saucisse et de la vodka.
Notre hôtesse semble être russe.

Hop, un nouveau petit verre... un autre bout de saucisse... 'spaciba !'
 
Nous sourions, mimons avec un minimum de mots, sans trop savoir ce que nous racontons, et goûtons à cette bonne humeur.
 
Nouveau mime, nouveau bout de saucisse, une gorgée... spaciba !
 

 
Elle parle, nous sourions, nous n'avons absolument aucune idée de ce qu'elle raconte, mais nous acquiesçons tout de même... toujours son enthousiasme. Spaciba !... hop, une gorgée de saucisse... oh, la saucisse a roulé par-terre... nous la ramassons : c'est pas si bas ! Héhé....... un brin d'humour ne fais jamais de mal...... ouh là... on en est à combien de verres là.........
 

 
 
 
En ressortant, c'est le froid et l'humidité ambiante qui nous saisit... le lac est toujours gris, sombre même, mais il est silencieux.

De totem en totem, nous retrouvons doucement notre chemin sous les pins... nous recroisons les chatons, un, puis deux... puis notre tente.

Bonsoir notre tente...
 
 
Les sacs de couchage sont secs, et chauds... huuummm.
 
Nous refermons la toile, ziiiiiiiip.
 

 
Tête posée sur le sol, regard droit dans le noir... dans le vide...
 
'Tiens, on n'a pas mangé...'
 

 
 
… quelques minutes s'écoulent comme une petite éternité qui se balance...
 

...
 
'C'est vrai'

 

 
 
 
... le vide... noir...
 
 
 
...
 
 
 
 
… 'Tant pis'...
 
 
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