La place Vendôme, voulue par Louis XIV, comporte en son centre au XVIIIème siècle une statue équestre du Roi-Soleil. La place est alors baptisée place Louis le Grand.
En 1792, les révolutionnaires détruisent la statue, symbole du pouvoir royal.
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En 1800, un décret envisage la construction d'une colonne, au chef-lieu de chaque département, et dédiée aux braves du département. À Paris, une colonne nationale sur la place de la Concorde, dédiée à la Nation et une départementale sur la place Vendôme sont décidées le 20 mars (29 Ventôse an VIII), par Bonaparte Premier Consul.
La colonne nationale ne voit jamais le jour, celle projetée sur la place des Piques (place Vendôme) a un début d'existence : Lucien, frère de Napoléon Bonaparte et ministre de l'Intérieur, pose la première pierre du monument le 14 juillet 1800 (25 Messidor An VIII).
Sans aboutir, l'idée est reprise en 1803 par le Premier Consul qui confirme la construction d'une colonne place Vendôme « à l'instar de celle élevée à Rome, en l'honneur de Trajan », ornée de 108 figures des départements montées en spirale et surmontée de la statue de Charlemagne ».
D'abord dédié à la Gloire du Peuple Français, la colonne devient rapidement à la gloire de Napoléon Ier.
La construction est lente et il faut attendre 1805 et la fonte de 1 200 canons pris à l'ennemi, principalement russes et autrichiens, (au total 180 tonnes) pour que le projet, relancé par Vivant Denon, avance.
Le 25 juin 1807, c’est sur un radeau flottant sur le Niémen que le tsar Alexandre Ier et Napoléon Ier signent le traité de Tilsit.
Celui-ci divise l’Europe entre les deux puissances : Napoléon Ier donne naissance au duché de Varsovie en privant la Prusse de la Posnanie et de la Mazovie. Le district de Białystok échoit à la Russie. La ville de Dantzig devient une République indépendante.
Achevée en 1810 et dédiée à la gloire des armées victorieuses, la colonne est baptisée colonne de la Grande Armée. Une statue de Napoléon en César par le sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810) est placée au sommet.
Le 2 avril 1810, Napoléon épouse l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche dans le Salon carré du Louvre, qui, le 20 mars 1811, lui donnera un fils.
Le 23 juin 1812, la Grande Armée, sous le commandement suprême de Napoléon Ier, franchit le Niémen, acte hautement symbolique marquant définitivement le début de la campagne de Russie, qui devait quelques mois plus tard échouer de manière dramatique dans les rigueurs de l’hiver russe.
Des 600 000 hommes qui entrèrent en campagne, seuls quelques dizaines de milliers franchissent la Bérézina. La Grande Armée est détruite.
En 1814 se forme une alliance entre le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, l'Empire russe, le Royaume de Prusse et l’Empire d'Autriche. Malgré une série de victoires (batailles de Champaubert, Montmirail, etc.) remportées par Napoléon à la tête d’une armée de jeunes recrues inexpérimentées (les « Marie-Louise »), Paris tombe le 31 mars et les maréchaux forcent l'Empereur à abdiquer.
Lors de l'occupation de Paris par les troupes alliées, la statue est enlevée à l'initiative du marquis de Maubreuil et de Sosthène de La Rochefoucauld et remplacée par un drapeau blanc fleurdelisé pendant la Restauration.
En 1818, elle est fondue pour réaliser la statue équestre de Henri IV sur le Pont Neuf.
Sous la monarchie de Juillet, une nouvelle statue de l'empereur, en petit caporal, par Charles Émile Seurre, (aujourd'hui aux Invalides), est placée au sommet de la colonne le 28 juillet 1833, en présence de Louis-Philippe, soucieux de capter à son profit un peu de la gloire de l'Empire.
Napoléon III, estimant que cette précieuse statue est en péril au sommet de la colonne, la fait déposer et remplacer en 1863 par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont.
Lors de l'insurrection de la Commune de Paris, le peintre Gustave Courbet adresse une pétition au gouvernement de Défense nationale le 14 septembre 1870 demandant « à déboulonner la colonne, ou qu'il veuille bien lui-même en prendre l'initiative, en chargeant de ce soin l'administration du Musée d'artillerie, et en faisant transporter les matériaux à l'hôtel de la Monnaie ».
La Commune de Paris au pouvoir, les fins en deviennent plus radicales :
« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : article unique - La colonne Vendôme sera démolie. »
Le 16 mai 1871, la colonne est abattue, non sans difficulté. Les plaques de bronze sont récupérées.
Après la chute de la Commune, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide en mai 1873, de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Gustave Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi).
Gustave Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d'avoir payé la première traite.
La statue de l'empereur est depuis lors visible au sommet de la colonne reconstruite, toujours Place Vendôme.
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