dimanche 14 août 2011

Pourquoi partir en tandem ?


Une question qui nous est souvent posée et qui mériterait donc qu'on y réponde : pourquoi partir en tandem plutôt qu'à deux vélos ?

Et bien c'est très simple : partir en tandem ne présente (presque) que des avantages... au delà de ce que nous avons déjà pu dire à propos du 'sympathomètre', le choix de cette embarcation est une bonne idée, et cela pour de nombreuses raisons.

La première est évidente et concerne la sécurité. Comme nous l'avons déjà évoqué, deux personnes sur un tandem se laissent bien moins facilement ébranler par un coup de vent de poids lourd qui viendrait à serrer de trop près l'embarcation. Cette monture est bien plus 'stable', et est par ailleurs suffisamment longue (voir premiers messages du coin technique) pour être davantage 'respectée' comme un véhicule à part entière : les automobilistes évitent généralement de doubler là où un cycliste seul se ferait serrer comme un malpropre par une jolie queue de poisson offerte au premier feu rouge... cet avantage est d'ailleurs particulièrement évident en ville : 4 yeux et 4 bras synchronisés ne sont pas de trop pour circuler en toute fluidité et éviter ainsi tout accroc. La personne à l'avant se contente ainsi de regarder devant et de piloter (selon l'état de la chaussée, il aura souvent déjà beaucoup à faire), pendant que la personne à l'arrière lit le plan et assure le rôle (très appréciable) de copilote, regardant même si nécessaire sur les côtés ou à l'arrière. La conduite se fait ainsi par anticipation et cela évite au passager d'avoir à s'arrêter à chaque coin de rue pour se repérer ou d'avoir à se remémorer le plan, surtout en fin de journée où l'esprit n'est plus aussi vif qu'il pourrait l'être...

La seconde, tout aussi importante, sinon plus encore, tient du partage. Le partage de l'effort, bien sûr, doublé de celle de l'expérience du voyage : sur le tandem, chacun contribue à hauteur de ses possibilités physiques et jouit quand même du même voyage que son partenaire, là où, à vélo, la différence d'aisance physique conduit forcément la personne la plus modeste à galérer loin derrière... tant qu'elle le supporte (ou que la personne devant accepte d'attendre...).

La différence d'aptitude est ainsi gommée, et le plaisir du voyage à vélo (que nous développerons plus loin) peut alors être partagé : l'embarcation devient un vecteur de sensations propres à ses passagers... qui ne sont tout de même pas obligés de toujours être ensemble.



Nous pouvons ainsi, au choix, bavarder à propos de dernières découvertes, échanger des informations pratiques ou chanter en chœur selon l'humeur, ou même, au contraire, nous taire et rester des heures plongés dans nos pensées ou nos silences sans avoir à se demander où en est notre compagnon... nous avons juste à nous retourner pour se retrouver et partager le fruit des longues heures de silence et de réflexion.

Bien d'autres avantages plus anecdotiques pourraient encore renforcer le choix du tandem (comme par exemple, la possibilité de prendre des photos ou des vidéos en roulant, ou encore, comme nous le verrons plus loin, la possibilité de chasser des insectes indésirables tout en roulant sur des pistes défoncées...), mais nous sentons bien que quelques esprits chagrins ont noté le 'presque' du début du texte...


Il y a effectivement un 'presque', qui tient d'une des conditions indispensables à la bonne conduite de ce vaisseau, qui peut vite se transformer en galère : la capacité de cohabiter... si vous êtes plutôt du genre 'ours mal léché', peut-être devriez-vous plutôt opter pour un vélo.

Chaque mouvement des deux passagers est ressenti de l'autre. Si l'un se penche pour prendre sa gourde, ou se repositionne sur sa selle ou se gratte le nez, l'autre le ressent. Il devra donc se pencher un peu plus sur l'autre côté, relever un peu le pied ou au contraire pousser un peu plus. Les deux passagers sont donc complémentaires et doivent réagir mutuellement à tout mouvement. Prévenir, anticiper, bref, adopter autant que possible la 'neutre attitude'. Cela semble simple, mais après cinq heures d'effort, un état de fatigue avancé, des temps de réaction plus lents, des jambes endolories ou un fond de culotte tanné, cela peut vite tourner en agressivité gratuite, réponse automatique de la douleur... qu'il faudra savoir gérer au mieux.

La susceptibilité n'a pas non plus droit de passage. La communication en ville (au milieu du chaos des moteurs, du freinage de poids lourds ou des vérins d'autobus) doit être claire, précise et réactive. Pas de 'communiqué d’hôtesse de l'air', comme nous les appelons (le genre de communiqué suave qui vous tient attentif dix minutes pour au final ne rien apprendre de plus que ce vous ne sachiez déjà...). Une info claire, et en temps voulu. Rien de plus, rien de moins... là encore, beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

Les scènes de ménage hystériques au volant des voitures où monsieur tient le volant en écoutant les indications de madame qui tient la carte (sans vouloir à tout prix tomber dans les stéréotypes...) illustrent à merveille les difficultés que nous évoquons là...

D'ailleurs, il nous est arrivé à quelques reprises d'assister non sans amusement au retour de location de tandems en divers lieux (centre-villes de lieux touristiques, zoos, parcs...), et il faut bien avouer que plus d'une fois sur deux, certains jurent, un peu tard, qu'on ne les y reprendrait plus...


Pour terminer, il nous faut enfin répondre à une question maligne qui nous est également régulièrement posée : comment répartir entre les deux passagers l'effort réellement fourni ? Autrement dit, quand le tandem a parcouru 100km, qui a parcouru quoi ?

Hé bien c'est simple : quand le tandem a parcouru 100km, les deux passagers ont parcouru... 100 km ! Hé oui, sauf preuve du contraire, les 2 passagers sont partis du même point pour arriver au même point par le même parcours, ils ont donc parcouru la même distance, CQFD !

C'est bien sûr la meilleure réponse que l'on puisse donner, bien qu'elle ne satisfasse certainement pas les esprits malins qui nous ont posé cette question. ;-)

Pour leur montrer que nous ne sommes tout de même pas obtus, nous sommes toutefois prêts à nous prêter au jeu, comprenant bien finalement qu'il nous faut répondre à la question sous-jacente : 

'A effort fourni équivalent, qui aurait parcouru quoi s'il avait été sur un vélo seul ?'

Et bien disons que quand le tandem a fait 100km, j'en ai parcouru environ 70km, et Marie... 50 !

Bien sûr, la somme ne fait pas 100, mais que voulez-vous... à vouloir comparer des choses non comparables, il faut bien réinventer de nouvelles lois mathématiques !

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