Au petit matin, une agréable surprise nous attend. Elle s'appelle Ywone, petit bout de femme pleine d'énergie et pétillante d'enthousiasme. Elle a été appelée à la rescousse pour communiquer. Elle parle allemand, et semble d'ailleurs très contente d'avoir de nouveau l'occasion de le pratiquer...
Et nous, nous sommes très contents de pouvoir échanger avec quelqu'un du cru...
Ywone est originaire d'un village pas très loin d'ici. Elle élève sa fille, seule. Ce n'est pas tous les jours facile, mais selon elle, élever un enfant est une source de bonheur suffisante pour pouvoir surpasser les difficultés.
Elle est partie en Allemagne pendant une dizaine d'années, à Hannover.
'Nous y sommes allés quelques fois... nous habitions à Göttingen !'
A l'évocation de ce paysage lointain, Ywone sourit: elle y a été heureuse effectivement.
Heureuse d'y apprendre une autre langue 'une autre manière de décrire les choses' comme elle dit. Heureuse d'apprendre un métier aussi. Employée comme femme à tout faire au début, elle est parvenue peu à peu à gravir quelques échelons avant de devenir gérante de bijouterie.
Et puis au fil des années, quelque chose a commencé à prendre de plus en plus de place dans ce bonheur : le mal du pays. De plus son père est tombé malade. Et les problèmes avec son mari se multiplient. Il a fallu faire des choix : elle est revenue au pays, avec sa fille, et a divorcé.
Son père n'a pas longtemps survécu au cancer. Les hôpitaux sont relativement mal équipés... et puis certaines choses sont ainsi. Même douloureuses, on ne peut les éviter.
Elle raconte tout cela avec pudeur, tout en gardant un sourire sur les lèvres, en baissant les yeux.
Aujourd'hui, elle élève donc sa fille. Elle a pu financer une petite maison. Très petite, mais suffisante pour deux. Le divorce ne lui a pas laissé beaucoup de fonds. Les fins de mois sont difficiles, mais c'est le lot de tous ici. Les prix ne cessent de flamber. Elle a vu la différence depuis son retour, il y a 4 ans.
Mais l'argent ne fait pas le bonheur au fond. Elle en est convaincue. Il n'apporte ni amis, ni ne sauve nos proches du cancer... il soulage, c'est vrai, mais il ne faut pas en attendre le bonheur.
Le sien est modeste : consacrer son temps, son attention et son amour à sa fille. Son éducation, passer du temps avec elle, cela n'a pas de prix. Tout comme la santé.
Ensemble, elles soignent le jardin. S'occupent des fleurs, des légumes, et du chat.
Ywone lui apprend également l'allemand.
Et tout cela suffit à son bonheur.
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