dimanche 3 novembre 2013

Liepāja

Liepāja n'est malheureusement pas un endroit propice à se résoudre à laisser l'appareil photo dans sa poche... car Liepaja est certes spectaculairement fripée, décrépite, usée, mais elle est aussi et surtout diverse et particulièrement vivante... et c'est un mélange touchant.
 
Liepāja est tout d'abord diverse en son architecture. Nous pourrions parfois croire déambuler dans les coulisses d'un grand studio de cinéma, empruntant tour à tour, des allées d'art nouveau et de baroque, des boulevards de Manhattan et des ruelles sinueuses de villas méditerranéennes... le visiteur se perd sans transition dans des quartiers où se mêlent maisons ouvrières de briques, barres d'immeubles soviétiques et cathédrales orthodoxes flamboyantes, dans une succession de garages aux portes multicolores et vermoulues... le tout, entremêlé sans cohérence, comme accumulé sans plus d'égard par un collectionneur fou...
 
Diverse en sa population : si les faubourgs industriels ont une odeur de souffre et de rings de boxe, quelques ruelles périphériques au centre semblent préférer la cire, abritant des chats à grand-mère lovés au coin des fenêtres qu'ils se partagent avec quelque ancienne plante verte à l'abri des rideaux. Ailleurs, des matelas de jeunes amoureux sont posés sur les tôles ondulées de toits plats, façon dolce vita...
 
Des enfants peuplent l'espace des cours de terre battue de leur imagination infinie, des vieillards dérivent sur la jetée, pas à pas, puis s'échouent sur des bancs de bois quelques heures durant... et les parents, sous les pins du rivage, assistent assis côte à côte aux jeux de leur progénitures sur des châteaux de plastique surgonflés, aux couleurs éclatantes...
 
Le visiteur extérieur aurait ainsi tort de se laisser attrister par ces rues aux pavés inégaux, aux marches d'escalier rabotées, aux façades grignotées... car contrairement aux faubourgs périphériques, cet état ambiant de délabrement semble être secondaire, ou d'une manière différente, 'assumé'.
 
Comme si, au fond, l'important était ailleurs.
 
Comment ne pas témoigner ?
 
 
 
 
Le soir. Sur la chaussée rebondie d'une rue de galets, un vieillard se promène. Pantalon de grosse toile lâche, pieds nus dans des sandales, il se promène sous les tilleuls, le long de façades usées. Maillot jeté par dessus son épaule, il se promène ainsi, torse-nu, lentement, et s'arrête parfois lorsqu'il croise une connaissance.
 
Les amoureux ont tiré une couverture sur les toits... regard tantôt tournés sur les pages d'un livre partagé, tantôt vers le ciel où ils écrivent l'avenir.
 
Des chants aussi...
 
 
… d'enfants, d'anciens...
 
 
… dans les cours, sur les bancs...
 
 
… des chants toujours.
 
 
… une fois de plus, le réflex(e) sera le plus fort...
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Si vous souhaitez réagir, n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à nous envoyer un message à l'adresse suivante: petits_carnets_dalsace@yahoo.fr