Certains voyageurs à vélo ne jurent que par les routes bien propres et bien lisses, fuyant les très inconfortables pistes… de tels voyageurs, en Lituanie, sont alors très vite limités dans leur choix : ne restent pour eux guère plus que les nationales qui puissent convenir à leur choix de confort, dans l’attente des futures réfactions de réseaux plus denses élargis aux départementales et autres plus petites routes.
Nous en avons rencontré, et il faut bien admettre que les discussions tournent alors souvent court : les atomes ne crochent pas, les charges électriques semblent même parfois se repousser, bref, les aspirations sont simplement autres. La démarche n’est alors pas la même : les uns ont à cœur de faire tourner les jambes et le compteur, les autres, de provoquer la diversité et de remplir des carnets.
Les moteurs sont simplement différents.
Lors de ces confrontations, une certaine tendance semble se dessiner : il semblerait (au risque de provoquer une levée de boucliers), que la vitesse soit inversement proportionnelle à la densité de découverte…
… et c’est en tout cas bien l’idée partagée par certains voyageurs tout à fait inhabituels que nous avons croisés : ‘wir lassen den Stau hinter uns’ (traduction ‘nous laissons les bouchons derrière nous’ (le site existe aussi en français (mais la traduction est souvent approximative...)), couple de retraités allemands en vadrouille à travers toute l’Europe à bord… d’un tracteur quasi millénaire et d’une roulotte.
Nous en avons rencontré, et il faut bien admettre que les discussions tournent alors souvent court : les atomes ne crochent pas, les charges électriques semblent même parfois se repousser, bref, les aspirations sont simplement autres. La démarche n’est alors pas la même : les uns ont à cœur de faire tourner les jambes et le compteur, les autres, de provoquer la diversité et de remplir des carnets.
Les moteurs sont simplement différents.
Lors de ces confrontations, une certaine tendance semble se dessiner : il semblerait (au risque de provoquer une levée de boucliers), que la vitesse soit inversement proportionnelle à la densité de découverte…
… et c’est en tout cas bien l’idée partagée par certains voyageurs tout à fait inhabituels que nous avons croisés : ‘wir lassen den Stau hinter uns’ (traduction ‘nous laissons les bouchons derrière nous’ (le site existe aussi en français (mais la traduction est souvent approximative...)), couple de retraités allemands en vadrouille à travers toute l’Europe à bord… d’un tracteur quasi millénaire et d’une roulotte.
Aurez-vous d’ailleurs lu ‘Die Entdeckung der Langsamkeit ?’ (la découverte de la lenteur)… ce livre de l’auteur allemand Sten Nadolny fut également traduit en français.
La lenteur… tout un univers à redécouvrir.
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Il ne nous a guère fallu plus d’une petite dizaine de kilomètres de l’asphalte lississime de l’A4 pour que nous décidions du parcours pour rejoindre Vilnius : ce sera par la départementale 176 et 202.
Car sur l’A4, cela va tout simplement bien trop vite.
Vent dans le dos, nous voici propulsés à plus de 40km/h. Une inertie grisante qui dissuade de freiner, s’arrêter ou même faire demi-tour pour sortir un carnet, un appareil photo et prendre notes… pourtant, le lieu est riche d’éléments : petites vendeuses de baies en bord de route, paysannes paniers au creux du bras qui traversent, charrettes à photographier, radars automatiques vandalisés, employés affairés à les remettre en état et à tondre autour (!), panneaux de circulation cocasses, publicités décalées… nous nous laissons dévier par ce courant rapide, glisser sur les éléments, précéder l’instant, tout en étant forcément toujours en retard sur le présent... drôle de chose que la vitesse.
Délaissant ce flux de moteurs, de courants d’airs et de klaxons, nous échouons sur un large parking au niveau du carrefour de la départementale 176.
Au fond du seau noir bien rempli, sous ce soleil, les fraises des bois tournent en confiture… Artūras s’est endormi, une fois de plus emporté par l’élan de son ami, et surtout, de la bière.
Chemise déboutonnée, allongé à même le sol, sur cette bande de gazon qui borde le bitume, et face de homard au soleil, Artūras ronfle.
Un coupé BMW s’arrête. Un homme en descend, s’approche du dormeur, et le réveille du bout de la chaussure. Un cornet de fraises, et le voilà reparti.
Artūras s’étend, sort de la glacière une nouvelle bière, fait quelques pas, puis s’assoit un peu plus loin, à l’ombre qui a tourné. La bière est descendue, et la cannette balancée en direction des autres entassées au soleil. Le lancer est raté, la canette roule sur le bitume. Rien toutefois qui ne nécessite de se relever.
De l’autre côté de la voie, inconsolable depuis cinquante ans, la mère de Pirčiupiai, figure de tristesse au regard figé, indifférente au tumulte qui coule à ses pieds.
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