Les petites brochettes de raisins secs, vous l'avez deviné,
sont bien évidemment des colliers d'ambre !
Il s'agit de colliers 'tout venant' : l'ambre qu'ils
portent est généralement opaque, de couleur jaune orangé ou couleur de caramel
un peu brûlé, et souvent de qualité très modeste. Ces éclats de petites tailles
ne sont pas très difficiles à trouver sur le rivage de la Baltique.
De quoi assurer un petit pécule sur les marchés touristiques
d'un côté et un cadeau pour grand-mère pour les petites bourses des petits
enfants de l'autre.
L'ambre, cependant, peut avoir une valeur considérable selon
sa nature.
Il en existe différentes couleurs : si la majeure partie
est en effet jaune, il existe aussi de l'ambre noir, de l'ambre transparent,
blanc, mais également vert, plus rare et plus précieux, puis enfin, des ambres
encore plus rares : des ambres rouges, et des ambres bleus.
Tout dépend du milieu de conservation dans lequel cette
goutte est restée à travers les quelques millions d'années qui nous séparent de
sa chute...
En effet – le saviez-vous ? – l'ambre n'est pas une
pierre : c'est une goutte.
Une goutte de résine pour être plus précis. De résine
fossile.
Cette résine, la plupart du temps de conifères, a pu sous
certaines conditions favorables être conservée à travers les chamboulements
climatiques et géologiques successifs, traversant ainsi plusieurs milliers de
millénaires avant de rejoindre l'étal touristique.
Aussi est-il naturel d'être fascinés en imaginant qu'un
certain jour, séparé de nous de quelques centaines de millions d'autres jours,
une goutte de résine s'est détachée d'un arbre aujourd'hui fossilisé, et que,
dans sa chute, elle a emprisonné un insecte déjà bien empêtré dans les gouttes
qui l'ont précédée... ledit insecte, finalement emprisonné, est resté ainsi,
figé pour l'éternité, chaque jour après l'autre, d'abord quelques semaines,
puis quelques mois et ainsi à travers les années, les siècles, des dizaines,
des centaines de siècles et ainsi de suite... tandis qu'autour de lui, les
temps se sont refroidis, puis réchauffés, que le relief s'est élevé pour enfin,
à la fonte des glaces suivantes, s'affaisser à nouveau, submergé par les eaux
d'un lac, bientôt devenu, vague après vague, centimètre par centimètre, une
mer...
Le moustique emprisonné, à présent au fond de la mer, finit
par être secoué par les courants marins qui ravinent le sol. Il est chahuté,
secoué, jusqu'à ce qu'au hasard du ressac, il échoue sur le rivage, retrouvant
l'air libre, la bagatelle de quelques millions d'années plus tard... avant de
rejoindre la corbeille de quelque promeneur.
Il n'est alors pas surprenant qu'au fil des âges, diverses
croyances lui aient été prêtées selon les peuples : tantôt gage de
fertilité, tantôt promesse de jeunesse éternelle, diverses vertus lui ont ainsi
été prêtées, jusqu'à être prescrit, il n'y a pas encore si longtemps de cela,
en poudre ou décoction pour prévenir de la peste, du choléra, de troubles
gastriques ou cardiaques, et même des rhumatismes...
Peut-être après tout est-ce pour cela qu'il s'agit là d'un
des bijoux les plus couramment offerts le jour de la fête des grand-mères...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous souhaitez réagir, n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à nous envoyer un message à l'adresse suivante: petits_carnets_dalsace@yahoo.fr