'De la selle de vélo ou du derrière du cycliste, qu'est ce
qui est vivant ?'
Par expérience, nombreuses devraient être les bonnes
réponses... la douleur a le don de faire entrer quelques leçons dans nos crânes
parfois réfractaires. Rien de tel qu'un bon vieux mal de cul (il n'y a pas
d'autre expression pour évoquer ce mal là) pour nous faire comprendre que tout
de même, une bonne selle devrait nous faire voir la vie autrement...
Et l'enjeu en vaut largement la peine : une mauvaise
selle peut avoir des conséquences relativement dramatiques puisqu'elle peut
mener à ni plus ni moins qu'une sciatique... qui peut vous laisser sur la
touche pour plusieurs jours, voire plusieurs mois selon le degré d'obstination
dont vous aurez fait preuve.
Concrètement, une douleur plus vive apparaîtra après la
douleur sourde de 'tassement', une douleur persistante qui peu à peu s'ancrera
dans vos mouvements (même en marchant) en vous arrachant quelque cri soudain.
Le nerf pincé sait se rebiffer. En s'obstinant davantage, vous risquez de
malmener encore plus le nerf en question, jusqu'à ce qu'il se décide à se
taire : fourmis dans les jambes... puis insensibilité. Cela peut devenir
grave.
Autant le dire de suite : le choix de la selle
n'est pas un choix à faire à la légère si l'on souhaite rester dessus
plusieurs heures par jours, plusieurs jours par semaines, plusieurs semaines
par mois, etc...
Avant d'opter pour la planche de bois des coureurs du Tour de
France, dites-vous que c'est votre derrière qui est vivant : avant de
supporter le bois, leurs os ont eu tout le temps de s'adapter, de s'arrondir,
de 'prendre la forme' comme on dit, ainsi que la structure musculaire, mais
cela ne se fait pas en deux semaines...
Essayez donc diverses selles (les magasins spécialisés
offrent souvent cette possibilité), de différentes formes et rigidités, sur
plusieurs sorties de plusieurs heures, et vous verrez ainsi pour laquelle
opter. Elle doit se faire 'oublier', ne pas frotter l'entrejambe (et risquer de
sévères brûlures), ne pas malmener l'os iliaque, ni rendre insensible votre
entre-jambe (avis aux messieurs)... bref, elle doit être confortable, et tant
pis si cela passe par une forme inesthétique ou une couleur de mauvais goût.
Et surtout : n'hésitez pas à y mettre le prix.
Une bonne selle coûte au minimum 70€, voire 100€ ou au delà
pour quelque chose de tout à fait sérieux. Son choix doit se faire des mois, ou
au pire, des semaines avant le départ.
Vous lancer à l'aventure en vous disant 'bah... je m'y ferai'
mène souvent à la catastrophe... mais peut-être après tout que seule
l'expérience s’avérera bonne conseillère...
Avant de clore ce chapitre, deux remarques.
La première concerne les dames.
Nous avons évoqué un peu plus haut le destin des messieurs,
dont l'entrejambe qui serait trop comprimé pourrait subir des insensibilités
néfastes à leur fonction première (il y a aussi toute une littérature sur le
sujet...), notons également que le risque existe pour les femmes qui opteraient
pour une selle inadéquate. Il n'est certainement nul besoin de rentrer dans des
détails anatomiques pour rappeler que nous ne sommes pas tous faits de la même
manière, et les concepteurs de selles l'ont bien sûr bien assimilé : il
existe donc (nous le rappelons tout de même) des selles spécifiques pour les
dames, plus larges et surtout, ouvertes au milieu. Pas de confort sans cet
artifice... ou alors vous vous êtes grandement trompé(e) sur votre compte.
La seconde concerne une particularité du tandem : sur un
tandem, on ne danse pas... ou alors très peu. Et cela a son importance.
Il se passe beaucoup de choses sur un vélo sans qu'on n'y
pense... le cadre se déforme sous l'effort et sa géométrie, même si le quidam
n'en a pas idée, ne doit rien au hasard.
Lorsqu'on se met en danseuse, l'équilibre est assuré par une
bascule alternative du cadre à droite et à gauche, assurant ainsi la stabilité
du centre de gravité global lorsque celui du cycliste en danseuse bascule à
l'opposé... ce n'est pas très clair ? Ce n'est pas grave. L'important est
de comprendre que sur un tandem, lorsque ses deux passagers se mettent en
danseuse, le cadre doit basculer de droite et de gauche de manière parfaitement
synchronisée pour garder l'équilibre, et dans les faits, sa rigidité s'avère
souvent imparfaite... résultat : les périodes de danseuse doivent être
concertées et réalisées avec la plus grande prudence, ce qui dans les faits,
reste assez rare. On préférera donc inconsciemment rester assis, jusqu'à
ce qu'un besoin irrépréhensible se manifeste, nous imposant une 'pozku' de
quelques secondes : nous restons debout en roue libre, avant de nous
résoudre à retrouver nos selles respectives.
Le choix de la selle est alors encore plus primordial si cela
peut l'être.
Quelques mots pour en terminer sur les cuissards :
cuissards avec 'peau de chamois' à privilégier bien évidemment (en veillant
bien à ce qu'aucune couture agressive ne se cache dans vos fonds de culottes),
là aussi, n'hésitez pas à mettre le prix, et (trop peu de gens semblent le
savoir) : NE JAMAIS PORTER DE SOUS-VETEMENT SOUS UN CUISSARD...
C'est dit...
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous souhaitez réagir, n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à nous envoyer un message à l'adresse suivante: petits_carnets_dalsace@yahoo.fr