mercredi 11 décembre 2013

Espace et perception

Drôle de chose que notre perception...
 
Accoudés à un pont, nous pouvons tantôt fixer notre regard sur une pierre, au fond du ruisseau, et regarder le flot couler au même point, y voir passer une truite, une brindille ou encore une salamandre, tantôt remonter en amont, découvrir une feuille qui flotte à la surface et descend le courant, et la fixer : cette fois-ci  ce sont les pierres du fond du ruisseau qui se mettent à bouger en arrière-plan, et à reculer, tandis que la feuille tournicote, centrée dans votre champ de vision.
 
La première perception est celle du spectateur du tour de France – appelons le Robert – placé en bord de route : dans son champ de perception, après quelques heures d'attente fébrile et de relative stabilité, apparaîtront une caravane et des hautparleurs, des casquettes et des mini saucissons tombant du ciel, puis une myriade de couleurs en sueur et de bruits de chaîne surexcitées, avant que le silence et le chant des grillons ne reviennent réinvestir l'espace. La seconde est celle du motard qui accompagne l'échappée solitaire du jour et qui, durant toute la distance de son échappée, n'aura d'yeux que pour cet homme-là, derrière lequel le paysage défile à grande vitesse ainsi que, un instant infime durant, l'image de Robert (nous considérons que Robert ne fait pas partie de ces drôles de gens qui courent au côté des coureurs au bord de l'apoplexie).
 
Et puis il y a ceux qui trichent : ce sont les téléspectateurs du Tour qui, bien ancrés dans leur fauteuil et suspendus au palpitant suspens, regardent l’échappé du jour balancer son visage grimaçant de chaque côté de la potence de son guidon sur fond de paysage défilant, et le tout dans ce rectangle cathodique, bien immobile, entre les cadres de photos de famille et le cadran de la pendule qui, insensible à tout cela, balance obstinément du côté du tic, puis de celui du tac...
 
 
Comment Euler et Lagrange auraient-ils défini cette perception intermédiaire ?...
 
 
Lagrange est l'homme de la feuille et de l'échappé. Mathématicien du mouvement et du point en trajectoire. Euler, lui, est l'homme qui regarde la pierre au fond du ruisseau et reçoit le mini saucisson sur la tête. C'est le mathématicien du champ de mouvement. Si la webcam avait existé à son époque, il en aurait fait l'illustration de sa théorie : regard fixe posé définitivement sur une zone donnée, dans l'étude fébrile de ce qui s'y passe. Un regard certes ennuyeux à mourir si rien ne s'y passe (une webcam orientée sur une piste de ski 24/24.). Une image toujours identique pour qui ne sait attendre... ou 'presque identique'.
 
Nous sommes partis de Berlin résolument Lagrangiens. Nous sommes le point animé au cours du temps de vitesse et parcourons l'espace... et, par une étrange alchimie, nous aspirons peu à peu à redevenir eulériens : nous arrêter en un lieu donné, nous y laisser absorber par son immobilité apparente, et observer sans mouvement.
 
Oui, de plus en plus, il y a de cela. Euler, ce génie qui – il n'y a pas de hasard – a partagé sa vie tantôt à Berlin, tantôt à... Saint-Pétersbourg, devient résolument chaque jour davantage notre pote et nul doute qu'il sera notre mode privilégié de perception une fois arrivés à destination.
 
 ...
 
 
 
Un jour, à l'occasion d'une malencontreuse casse de chaîne de vélo, il a fallu suspendre le point en mouvement et sa trajectoire. Frapper à la porte d'une ferme isolée.
 
Un vieillard a ouvert la porte, souriant de ses quelques dents. Une enclume, un marteau, une goupille et de l'adresse pour reprendre la route, mais avant cela, une discussion.
 
Ce bonhomme a quatre-vingt-douze ans. Il est né ici. A grandi ici, a rencontré une femme, puis l'a rejointe... au village juste à côté. Il a travaillé un temps à la fromagerie, au village encore un peu à côté, puis ils y ont déménagé. Ils y eurent des enfants, puis, les anciens vieillissants, ils décidèrent de revenir là où il était né.
 
Sa vie (hormis quelques années de guerre), aura tenu dans un triangle équilatéral de 4km de côté.
 
La goupille tient. Nous remercions chaleureusement et repartons... poursuivre notre route durant quelques dizaines de kilomètres encore.
 
 
...
 
 

La tête dans un bocal de verre

Les cales de nos chaussures claquent sur les marches en colimaçon et résonnent dans ce cylindre rouge. L'air y est frais, et le phare, de l'intérieur, a ces odeurs éternelles de pierres d'église. Clac de chaussure après clac de chaussure, nous gravissons en tournant les marches, les oreilles pleines de nos pas et le regard, fixé au sol, hypnotisé par ce vortex nauséeux.
 
 
 
 
A travers les étroites ouvertures qui se succèdent étage après étage, les arbres rapetissent et la mer se déploie.
 
 
Les lignes, sous nos pas, tournent encore et encore, en résonnant, telles d'inlassables pales... la rambarde, fil d'Ariane d'acier, que l'on sent frais au creux de nos mains, malgré nos mitaines, aide à garder bon cap.
 
 
Bientôt, les scènes se mêlent, et le décompte des étages s'embrouille...
 
... était-ce la cinquième ou la septième meurtrière ?
 
 
L'horizon, par pointillés, s'ouvre, et nos calculs, en élévation, finissent tout à fait par perdre prise.
 
 
Au dessus de nous, le vent gronde, grave: une vitre manque en effet à l'un des étages. L'air s'y engouffre, tiède...
 
 
Nous balançant toujours au rythme des marches qui tournicotent, nous l'entendons gronder tout autour de nous, chuchotant subitement, en dessous de nous, tandis que l'espace, de manière inattendue, s'ouvre soudain au dessus de nos têtes.
 
 
Les marches disparaissent au niveau d'un palier.
Une échelle. Une trappe.
 
L'apparition de tant d'éléments fixes nous laisse quelques instants groggy.
 
 
Les barreaux résonnent enfin, les gonds grincent : au prix d'une contorsion, nous entrons dans l’œil du phare.
 
Des ailes se frappent et disparaissent en decrescendo.
Les vitres à 360° jouent avec le vent dans leur encadrement.
 
L'air est lourd et irrespirable.
 
 
D'un pas lourd et sourd, nous tournons au cœur du bocal de verre.
 
 
...
 
 
Irrésistible somnolence...
 
 
 
...
 
 
D'un côté, la forêt s'étend à perte de vue.
 
De l'autre, la Baltique.
 
 
 
Deux vagues, l'une sombre, l'autre luisante, qui se lovent au creux l'une de l'autre, tout juste séparées par une étroite bande de sable crémeux et d'écume.
 
 


 

Malgré nos respirations en peine, nous restons là des minutes, des dizaines de minutes, des heures...
 
 
 
Une éternité.
 
 
 
 
L'aspiration à l'immobilité est trop forte, et tant pis si pour cela, nous devons maltraiter nos pauvres corps... nous nous laissons bouillir petit à petit au bain marie, tout absorbés par l'éternelle immobilité de ce vert solide et franc...
 
 
... de ce bleu nonchalant...
 
 
 
... et par le jeu de ces vagues timorées qui, obstinément...
 
 
… obstinément...
 
 
... se frottent...
 
 
 
... obstinément, à la terre.
 
 
 
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lundi 2 décembre 2013

Une nouvelle traversée du désert


Il a plu une bonne partie de la nuit.
 
Sur la plage, le sable est criblé de minuscules impacts. Nous dirions que la plage a la chair de poule...
 
Les enfants sont déjà levés : ils sautillent d'impatience... ce matin, traite de brebis au programme. Une femme d'une bonne cinquantaine d'années arrive en effet, à vélo. Nous nous demandons d'où elle peut bien venir : sur des dizaines de kilomètres à la ronde, il n'y a pas un village. Juste un océan de pins en bord de mer.
 
La chèvre, remisée dans son enclos, se laisse faire, étonnamment docile. Les enfants goûtent le lait encore tiède et font la grimace tour à tour. Ingrid rit.
 
 
La suite du programme : se baigner, et partir à la recherche de petites pépites en bord de mer... d'ailleurs, si nous le souhaitons.....
 
 
L'invitation est charmante, mais une fois de plus, il va nous falloir reprendre notre route.
 
Où allons-nous ?
Vers Ventspils, au Nord.
 
Ingrid nous indique un phare sur la côte, un peu plus loin. C'est dans notre direction. Nous ne croiserons personne. C'est de toute façon une région très calme, comme nous le constaterons.
 
Nous remercions, puis, après le claquement traditionnel de nos pédales, nous nous en retournons une fois de plus, laissant avec un petit regret Ingrid et sa petite troupe rejoindre le rivage, serviette en bout de bras.
 
 
Si la piste, jusqu'ici, avait pu être capricieuse, nous nous rendons rapidement compte que finalement, elle était restée encore très praticable au regard de ce que nous découvrons peu à peu... la roche, est en effet rapidement repoussée en bordure, tandis que le milieu de la chaussée est colonisé par des nappes sableuses. D'abord superficielles, elles deviennent très vite de plus en plus épaisses. Nous regrettons bientôt ces parties ondulées qui nous remuaient certes les tripes, mais qui tout de même restaient 'en dur' et sur lesquelles nous pouvions garder un certain équilibre. Sur ce sable, qui grignote considérablement la voie, nous n'avons aucun moyen de 'sonder' la profondeur des nappes qui se multiplient en travers de nos roues. La roue avant chasse parfois quelques instants, avant de gripper à nouveau sur une surface dure atteinte 'au fond', et nous devons bientôt pédaler 'sur la pointe des pieds', tout sens en éveil, sur la crête d'équilibre.
 
La piste s'enfonce tout droit à travers la forêt de pins, toujours plus au nord. Parfois, nous traversons une clairière, où quelques saules baignent leurs pieds dans des marres de joncs sombres.
 
Malheureusement, le sable continue d'envahir la piste et il nous devient bientôt impossible de rouler ailleurs qu'en bordure de celle-ci. Lorsqu'une poche de sable interrompt la bordure, nous devons mettre pied à terre et, selon, pousser un peu plus loin ou traverser pour emprunter la bordure d'en face.
 
 
 
Voilà déjà une bonne heure que nous roulons. Une douzaine de kilomètres tout juste. Autant dire que ce n'est pas un record... pourtant, nous peinons. Le ciel est lourd... et si l'air reste frais, nous sentons une atmosphère orageuse : l'air, en l'inspirant, semble en effet s'épaissir.
 
 
Une piqûre.
 
Une claque : au creux du genou, la dépouille d'un taon.
 
 
La piste s'est rétrécie. Ses bords se sont relevés, et, pour notre plus grand malheur, la voie s'apparente progressivement à une véritable cuvette... il nous faut pousser.
 





Une autre claque. Une autre dépouille.
 
Un soleil voilé à travers le rideau nuageux. Nous avons chaud... nos sourcils sont humides. Une nouvelle claque... cette fois-ci, c'est raté.
 
La piste émerge enfin de la cuvette sableuse, nous pouvons remonter en selle. Nous roulons prudemment, sans cesse en porte à faux... nous remarquons malheureusement qu'à cette allure, nous ne distançons plus les petits rapaces qui nous suivent... derrière nous, l'escadron de taons gagne progressivement en effectif, et il nous devient difficile, en semi-équilibre, d'éclaircir vraiment leur rangs. Les piqûres se multiplient. Si – avantage du tandem – nous chassons les attaques sur nos bras et nos visages, celles, plus pernicieuses, qui se concentrent sur le bas de nos postérieurs et le dessous de nos cuisses ne peuvent être évitées... nous profitons de quelque halte pour écrémer les rangs de nos adversaires, mais il semble que plus nous avançons, et plus cette horde sauvage se densifie... nous accélérons, mais le tandem chavire, roues noyées en travers d'une nappe de sable... soit : la guerre est déclarée...
 
Nous laissons le tandem et la carriole au sol, en travers, échoués dans le sable, et nous nous frappons mutuellement en tenant joyeusement le décompte. Lorsqu'enfin, nous avons gagné la bataille, nous relevons notre monture et reprenons tant bien que mal l'allure.... jusqu'à constater quelques centaines de mètres plus loin qu'un nouvel escadron s'est matérialisé derrière nous...
 
De quoi tourner dingue...
 
 
En bord de 'piste', un panneau de bois nous indique un phare. Trois kilomètres nous en séparent... trois kilomètres de mini dunes de sable traître et de kamikazes obstinés...
 
Nous passons bientôt la majeure partie du temps à pousser, en marchant à côté de nos roues, en entrecoupant cette joyeuse randonnée de haltes lors desquelles nous nous frappons mutuellement.
 
Nous comptons les poteaux électriques qui se succèdent en bord de piste. Un tous les vingt mètres environ. Tous les dix poteaux, une halte à claques. Au bout de cinquante poteaux, un kilomètres de grignoté.
 
Une bifurcation : aucune direction n'indique le phare...
 
 
En face, la piste devient un chemin forestier, bordé des sempiternels poteaux goudronnés. A gauche, deux voies plus ou moins parallèles s'enfoncent dans les pins.
 
Nous prenons à gauche...
 
 
Les deux sentes s'émancipent peu à peu du sable. La roue avant s'élève un peu, grignote la butte, puis redescend presque aussitôt dans un creux avant de contourner un amas rocheux. Une sailli, une nouvelle butte, puis le ciel enfin s'éclaircit : dans cet espace retrouvé, un trait de rouge, vertical, se détache du ciel.
 
Enfin le voici : le phare.
 
 

 
 

Interface derrière/selle

 
'De la selle de vélo ou du derrière du cycliste, qu'est ce qui est vivant ?'
 
Par expérience, nombreuses devraient être les bonnes réponses... la douleur a le don de faire entrer quelques leçons dans nos crânes parfois réfractaires. Rien de tel qu'un bon vieux mal de cul (il n'y a pas d'autre expression pour évoquer ce mal là) pour nous faire comprendre que tout de même, une bonne selle devrait nous faire voir la vie autrement...
 
Et l'enjeu en vaut largement la peine : une mauvaise selle peut avoir des conséquences relativement dramatiques puisqu'elle peut mener à ni plus ni moins qu'une sciatique... qui peut vous laisser sur la touche pour plusieurs jours, voire plusieurs mois selon le degré d'obstination dont vous aurez fait preuve.



 
 
Concrètement, une douleur plus vive apparaîtra après la douleur sourde de 'tassement', une douleur persistante qui peu à peu s'ancrera dans vos mouvements (même en marchant) en vous arrachant quelque cri soudain. Le nerf pincé sait se rebiffer. En s'obstinant davantage, vous risquez de malmener encore plus le nerf en question, jusqu'à ce qu'il se décide à se taire : fourmis dans les jambes... puis insensibilité. Cela peut devenir grave.
 
Autant le dire de suite : le choix de la selle n'est pas un choix à faire à la légère si l'on souhaite rester dessus plusieurs heures par jours, plusieurs jours par semaines, plusieurs semaines par mois, etc...
 
Avant d'opter pour la planche de bois des coureurs du Tour de France, dites-vous que c'est votre derrière qui est vivant : avant de supporter le bois, leurs os ont eu tout le temps de s'adapter, de s'arrondir, de 'prendre la forme' comme on dit, ainsi que la structure musculaire, mais cela ne se fait pas en deux semaines...
 
Essayez donc diverses selles (les magasins spécialisés offrent souvent cette possibilité), de différentes formes et rigidités, sur plusieurs sorties de plusieurs heures, et vous verrez ainsi pour laquelle opter. Elle doit se faire 'oublier', ne pas frotter l'entrejambe (et risquer de sévères brûlures), ne pas malmener l'os iliaque, ni rendre insensible votre entre-jambe (avis aux messieurs)... bref, elle doit être confortable, et tant pis si cela passe par une forme inesthétique ou une couleur de mauvais goût.

 

 
Et surtout : n'hésitez pas à y mettre le prix.
 
Une bonne selle coûte au minimum 70€, voire 100€ ou au delà pour quelque chose de tout à fait sérieux. Son choix doit se faire des mois, ou au pire, des semaines avant le départ.
 
Vous lancer à l'aventure en vous disant 'bah... je m'y ferai' mène souvent à la catastrophe... mais peut-être après tout que seule l'expérience s’avérera bonne conseillère...
 
 
Avant de clore ce chapitre, deux remarques.
 
 
La première concerne les dames.
 
Nous avons évoqué un peu plus haut le destin des messieurs, dont l'entrejambe qui serait trop comprimé pourrait subir des insensibilités néfastes à leur fonction première (il y a aussi toute une littérature sur le sujet...), notons également que le risque existe pour les femmes qui opteraient pour une selle inadéquate. Il n'est certainement nul besoin de rentrer dans des détails anatomiques pour rappeler que nous ne sommes pas tous faits de la même manière, et les concepteurs de selles l'ont bien sûr bien assimilé : il existe donc (nous le rappelons tout de même) des selles spécifiques pour les dames, plus larges et surtout, ouvertes au milieu. Pas de confort sans cet artifice... ou alors vous vous êtes grandement trompé(e) sur votre compte.
 

 
La seconde concerne une particularité du tandem : sur un tandem, on ne danse pas... ou alors très peu. Et cela a son importance.
 
Il se passe beaucoup de choses sur un vélo sans qu'on n'y pense... le cadre se déforme sous l'effort et sa géométrie, même si le quidam n'en a pas idée, ne doit rien au hasard.
 
Lorsqu'on se met en danseuse, l'équilibre est assuré par une bascule alternative du cadre à droite et à gauche, assurant ainsi la stabilité du centre de gravité global lorsque celui du cycliste en danseuse bascule à l'opposé... ce n'est pas très clair ? Ce n'est pas grave. L'important est de comprendre que sur un tandem, lorsque ses deux passagers se mettent en danseuse, le cadre doit basculer de droite et de gauche de manière parfaitement synchronisée pour garder l'équilibre, et dans les faits, sa rigidité s'avère souvent imparfaite... résultat : les périodes de danseuse doivent être concertées et réalisées avec la plus grande prudence, ce qui dans les faits, reste assez rare. On préférera donc inconsciemment rester assis, jusqu'à ce qu'un besoin irrépréhensible se manifeste, nous imposant une 'pozku' de quelques secondes : nous restons debout en roue libre, avant de nous résoudre à retrouver nos selles respectives.
 
Le choix de la selle est alors encore plus primordial si cela peut l'être.
 
 
Quelques mots pour en terminer sur les cuissards : cuissards avec 'peau de chamois' à privilégier bien évidemment (en veillant bien à ce qu'aucune couture agressive ne se cache dans vos fonds de culottes), là aussi, n'hésitez pas à mettre le prix, et (trop peu de gens semblent le savoir) : NE JAMAIS PORTER DE SOUS-VETEMENT SOUS UN CUISSARD...
 
C'est dit...
 
 
 
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