lundi 14 juillet 2014

Tallin, comme un air de Manhattan

Tallin, ultime capitale balte.
A deux cents kilomètres de là à peine, la frontière russe.
Deux cents autres kilomètres environ, et nous serons arrivés au terme de ce voyage.
 
Si Tallin a subi le même sort que ses consœurs baltes durant la période soviétique (russification de masse conduisant à ce que plus de la moitié de la population soit russe), les influences de cette période d’occupation ou de la proximité géographique restent de manière surprenante très discrètes au cœur de la capitale estonienne, et finalement, ce n’est pas le parfum russe que l’on ressent en premier en y pénétrant: c’est au contraire comme un parfum… de Manhattan !
 

De grandes tours de verre, de larges avenues bordées d’imposants panneaux publicitaires, de belles cylindrées, et pour couronner le tout : des files de taxi jaunes qui stationnent devant des hôtels de haut standing, voilà le premier aperçu que l’on a de la capitale en pénétrant au cœur de la ville par le tout récent quartier de Maakri.
 
Tallin, boostée par les investissements de la toute proche Finlande, arbore fièrement son adhésion totale à la boulimie occidentale. Difficile de ne pas remarquer ‘Viru Keskus’, centre commercial de trois étages aux proportions que l’on pourrait qualifier sans peine, après les derniers milliers de kilomètres parcourus, de démesurées…


Malgré tout, nous nous surprenons très vite à oublier Tallin et l’Estonie en parcourant ces étages, absorbés sans même y prendre garde par des rayons que nous retrouvons avec un réel plaisir : parmi les très nombreuses vitrines de modes et de restauration rapide, nous retrouvons en effet une boutique à l’odeur caractéristique… une librairie. Une belle, grande, opulente librairie de plusieurs étages, qui recèle même quelques bons rayons de littérature française pubiée dans la langue d'origine… Un étage plus bas, des rayons d’écrans plats aux proportions tout aussi démesurées, et des centaines de milliers d’heures de DVD de production américaines qui attendent d’être dévorées.


 
Au rayon des magazines, Eva Longoria, sublimée par les couvertures pastelles de Elle et de Vogue qui l’entourent, pose en une de hairstyle aux graphismes colorés, et nous promet de nous dévoiler une coupe de cheveux simple et sexy, tandis que Britney et Rihanna se sont rejointes côte à côte, l’une nous invitant à ‘updater notre look’ pour Bazar, l’autre à découvrir 6 zones érogènes masculines secrètes dans Cosmopolitain… c’est ce que nous découvrons sans peine à la lecture des titres : la plupart des magazines sont en effet en langue anglaise.

 
 
Nous n’avons d’ailleurs aucun mal à nous faire comprendre sur place : la plupart des restaurateurs parlent un anglais impeccable et c’est un jeu d’enfant que de commander une pizza, à déguster devant la diffusion en direct d’une étape alpestre du Tour de France, ou encore d’une manche du Classic d’Atlanta, où l’on retrouve Andy Roddick bien à la peine…
… le même Andy Roddick que celui qui pose – mais plus pour longtemps – en enfilades Lacoste en bordure des avenues…
 
… qu’est-ce donc que le bonheur ?….
 

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